LE MONDE | 29.05.2017 à 10h25 • Mis à jour le 29.05.2017 à 11h59 | Par Pierre Le Hir
Sorte de conte naturaliste, le livre de Peter Wohlleben nous invite à partager « le bonheur » de la fréquentation des forêts. Le voici traduit en français.
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Epatante leçon de vivre-ensemble que nous propose ici Peter Wohlleben. Véritable best-seller en Allemagne avec plus de 650 000 exemplaires vendus, son livre vient enfin d’être traduit en français, après l’avoir déjà été dans une trentaine de langues.
Le narrateur – car c’est une sorte de conte naturaliste qu’il s’agit – nous invite, avec des mots simples mais avec la rigueur scientifique de son métier de forestier, à partager « le bonheur » de la fréquentation des forêts, source vivifiante de réflexion non seulement sur la place de la nature, mais aussi sur les sociétés humaines. Pour peu, bien sûr, que l’on accepte de changer son regard, comme il l’a fait lui-même en se transformant de coupeur de bois – « j’en savais à peu près autant sur la vie secrète des arbres qu’un boucher sur la vie affective des animaux », confesse-t-il – en gardien éclairé d’une hêtraie de la région de l’Eifel, à l’ouest de la Rhénanie.
Pas à pas, comme un semeur de graines, il nous révèle le langage des arbres, capables de communiquer entre eux par les odeurs et par les signaux électriques qu’ils émettent, mais aussi par un étonnant réseau racinaire comparable à un « Wood Wide Web », toile souterraine où s’échangent des informations sur les insectes environnants ou la sécheresse du sol. On y apprend comment les populations sylvestres mettent en place des stratégies collectives de défense contre leurs agresseurs, à l’image des acacias de la savane africaine dont les feuilles se gorgent de substances toxiques pour éloigner les girafes qui les broutent, en même temps que la libération d’un gaz avertisseur alerte leurs congénères du danger.
Entraide et solidarité
On y découvre aussi que les arbres sont régis par une véritable organisation sociale, fondée sur l’entraide et la solidarité. Au sein d’une même espèce et d’un même peuplement, ils échangent des éléments nutritifs par leurs systèmes racinaires. Les « parents-arbres » veillent...
« La Vie secrète des arbres », best-seller et leçon de bonheur